La confidentialité des données sur la disponibilité technique des aéronefs militaires en France, instaurée depuis 2020, soulève des questions sur la transparence budgétaire.
Malgré une réforme du maintien en condition opérationnelle lancée en 2018, des défis persistent, notamment avec les avions américains C-130H, dont le retrait anticipé est envisagé.
Confidentialité des données : un obstacle à la transparence budgétaire
Depuis 2020, le ministère des Armées en France a cessé de publier les chiffres de la disponibilité technique des aéronefs militaires, invoquant des impératifs de confidentialité renforcés.
Cette décision s’étend désormais à tous les équipements des forces armées, incluant la disponibilité technique opérationnelle.
Cette classification restreinte complique le travail des rapporteurs budgétaires, qui peinent à évaluer l’efficacité des dépenses publiques.
Sophie, 42 ans, analyste budgétaire au Sénat
Malgré la publication du projet de loi de finances 2026, ces données restent inaccessibles, entravant ainsi l’analyse de la performance des réformes engagées dans le maintien en condition opérationnelle.
Réforme du MCO : vers une amélioration contrastée
Lancée en 2018, la réforme du Maintien en Condition Opérationnelle (MCO) a introduit la Direction de la maintenance aéronautique (DMAé) et des contrats verticalisés pour optimiser la performance des flottes aériennes.
Ces contrats confient à un prestataire unique la gestion complète du MCO, avec des objectifs de performance clairs.
Selon le général Jérôme Bellanger, cette réforme a permis d’augmenter la disponibilité des Rafale de 6 %, des Mirage 2000 de 5 %, et des avions de transport de plus de 6 %. Cependant, la disponibilité des hélicoptères a diminué de 7 %, en raison de l’âge avancé de certaines flottes.
Malgré ces résultats positifs, la situation reste contrastée. Le général Bellanger a exprimé des préoccupations concernant les avions américains, notamment les C-130H, dont le coût de maintenance a explosé.
Cette situation a conduit à la décision d’anticiper leur retrait du service.
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Le général a également souligné l’importance de passer d’un “MCO de contrat” à un “MCO de combat”, permettant aux opérationnels d’utiliser le matériel en mode dégradé si le risque est jugé maîtrisé.
Les défis de la modernisation des C-130H : un retrait anticipé
Les avions C-130H font face à des coûts de maintien en condition opérationnelle (MCO) de plus en plus élevés, rendant leur entretien insoutenable.
Le programme de modernisation, limité à seulement six appareils, n’a pas suffi à compenser ces dépenses croissantes. En conséquence, l’État-major a décidé d’anticiper leur retrait du service.
Par ailleurs, le général Bellanger a insisté sur la nécessité de passer à un “MCO de combat”.

Cela implique d’autoriser l’utilisation des appareils en mode dégradé, à condition que le risque soit maîtrisé, afin d’optimiser les ressources disponibles.







