SCAF sous tension : Dassault pointe du doigt les retards d’Airbus et un sénateur met en garde contre un possible échec européen

SCAF sous tension : Dassault pointe du doigt les retards d’Airbus et un sénateur met en garde contre un possible échec européen

Le Système de combat aérien du futur (SCAF) traverse une période cruciale avec l’imminence de la décision sur sa phase 2.

Ce projet, réunissant la France, l’Allemagne et l’Espagne, est marqué par des tensions industrielles et politiques, notamment autour de la gouvernance et des défis d’exportation.

Phase 2 du SCAF : une décision cruciale

La décision imminente concernant le passage à la phase 2 du projet SCAF est d’une importance capitale pour l’avenir de la coopération entre Dassault Aviation et les filiales allemande et espagnole d’Airbus.

Ce projet, qui réunit la France, l’Allemagne et l’Espagne, vise à développer le New Generation Fighter (NGF), un avion de combat de nouvelle génération.

Travailler sur un projet européen comme le NGF, c’est passionnant, mais les tensions entre Dassault et Airbus compliquent la collaboration quotidienne.Louis, 42 ans, ingénieur aéronautique

La réussite de cette phase pourrait renforcer les liens industriels entre ces pays et déterminer l’avenir du SCAF.

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Un échec, en revanche, pourrait compromettre la collaboration et l’innovation technologique européenne dans le domaine de la défense.

Conflit de gouvernance entre Dassault et Airbus

Dassault Aviation, en tant que maître d’œuvre du projet SCAF, réclame un changement de gouvernance pour pouvoir imposer ses décisions face à Airbus, qui bénéficie d’une influence accrue grâce à ses deux filiales.

Cette demande est motivée par les difficultés rencontrées par la filiale allemande d’Airbus, incapable de réaliser certaines tâches cruciales, ce qui a détérioré les relations entre les bureaux d’études.

Airbus, de son côté, s’oppose fermement à ce changement, préférant un modèle de gouvernance de type Eurofighter, qui repose sur une coentreprise et un partage de la propriété intellectuelle.

Cette divergence de vision a conduit à un blocage industriel et politique, menaçant l’avancée du projet SCAF.

Un modèle de coopération à réinventer

Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation, propose de s’inspirer du modèle de coopération du projet nEUROn, qui avait réuni six entreprises européennes avec succès.

Contrairement au modèle Eurofighter, jugé coûteux et inefficace, le nEUROn a permis une gestion plus efficace des ressources et des compétences.

Le modèle Eurofighter, basé sur une coentreprise et un partage de la propriété intellectuelle, a entraîné des surcoûts et des inefficacités.

Le sénateur Hugues Saury critique la gestion du projet SCAF, soulignant le lancement des études sans clarification des rôles et des obstacles politiques. Cette approche a conduit à des blocages industriels et politiques, compromettant l’avancée du projet.

thomas lemaire neowp

Journaliste passionné par l’innovation, la mobilité et l’aviation, Thomas suit de près l’évolution du transport aérien à travers le monde. Sur Observatair, il décrypte avec précision et curiosité les actualités des compagnies, les nouvelles liaisons et les grandes tendances qui redessinent le ciel mondial.