Le Système de combat aérien du futur (SCAF) traverse une période cruciale avec l’imminence de la décision sur sa phase 2.
Ce projet, réunissant la France, l’Allemagne et l’Espagne, est marqué par des tensions industrielles et politiques, notamment autour de la gouvernance et des défis d’exportation.
Phase 2 du SCAF : une décision cruciale
La décision imminente concernant le passage à la phase 2 du projet SCAF est d’une importance capitale pour l’avenir de la coopération entre Dassault Aviation et les filiales allemande et espagnole d’Airbus.

Ce projet, qui réunit la France, l’Allemagne et l’Espagne, vise à développer le New Generation Fighter (NGF), un avion de combat de nouvelle génération.
La réussite de cette phase pourrait renforcer les liens industriels entre ces pays et déterminer l’avenir du SCAF.
Un échec, en revanche, pourrait compromettre la collaboration et l’innovation technologique européenne dans le domaine de la défense.
Conflit de gouvernance entre Dassault et Airbus
Dassault Aviation, en tant que maître d’œuvre du projet SCAF, réclame un changement de gouvernance pour pouvoir imposer ses décisions face à Airbus, qui bénéficie d’une influence accrue grâce à ses deux filiales.
[ 🇫🇷 FRANCE | 🇪🇺 EUROPE ]
🔸 Nouveau rebondissement dans la saga du SCAF. Le patron d’Airbus, Guillaume Faury, a publiquement accusé Dassault Aviation de vouloir modifier la gouvernance du programme et a évoqué, pour la première fois, un possible retrait de son partenaire… pic.twitter.com/Qz9tl95stb
— Little Think Tank (@L_ThinkTank) November 4, 2025
Cette demande est motivée par les difficultés rencontrées par la filiale allemande d’Airbus, incapable de réaliser certaines tâches cruciales, ce qui a détérioré les relations entre les bureaux d’études.

Airbus, de son côté, s’oppose fermement à ce changement, préférant un modèle de gouvernance de type Eurofighter, qui repose sur une coentreprise et un partage de la propriété intellectuelle.
Cette divergence de vision a conduit à un blocage industriel et politique, menaçant l’avancée du projet SCAF.
Un modèle de coopération à réinventer
Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation, propose de s’inspirer du modèle de coopération du projet nEUROn, qui avait réuni six entreprises européennes avec succès.

Contrairement au modèle Eurofighter, jugé coûteux et inefficace, le nEUROn a permis une gestion plus efficace des ressources et des compétences.
Le modèle Eurofighter, basé sur une coentreprise et un partage de la propriété intellectuelle, a entraîné des surcoûts et des inefficacités.
Le sénateur Hugues Saury critique la gestion du projet SCAF, soulignant le lancement des études sans clarification des rôles et des obstacles politiques. Cette approche a conduit à des blocages industriels et politiques, compromettant l’avancée du projet.




